Les experts du GIEC ont présenté le 8 octobre 2018 leurs conclusions sur les impacts d’un réchauffement de l’atmosphère de 1,5°C et sur les moyens de ne pas dépasser cette limite : Et l’heure est grave.
« Limiter le réchauffement climatique à 1,5°C plutôt qu’à 2°C »
Le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) a rendu un rapport sur le réchauffement climatique, le lundi 8 octobre 2018. Les spécialistes appellent à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C plutôt qu’à 2°C et exposent les nombreux impacts déjà à l’oeuvre en pointant du doigt la menace d’emballement au-delà d’1,5°C de réchauffement.
Et les scientifiques d’expliquer ainsi leur décision : « au rythme actuel, nous allons atteindre les 1,5°C de réchauffement entre 2030 et 2052 », faute de réduction massive des émissions de gaz à effet de serre. Ils rappellent que se rapprocher d’un réchauffement de + 2°C aurait des impacts irréversibles sur certaines espèces animales ou végétales, comme les coraux, la toundra et la forêt boréale. Dans le détail, 6 % des insectes, 8 % des plantes, et 4 % des animaux vertébrés perdraient la moitié de leur habitat.
« Changement climatique et cycle de l’eau »
Le lien entre l’eau et le climat est transversalement traité. En effet, l’eau est présente dans sa multi-dimensionnalité, intervenant dans de multiples champs socio-économiques.
Tout le cycle de l’eau est concerné par le changement climatique :
- Hausse du niveau de la mer ⇒ érosion des côtes littorales, risque de submersion ⇒ mise en danger de la population (déplacements des populations), des infrastructures et de la biodiversité littorale
- Acidification et salinisation des océans ⇒ amplification du cycle de l’eau
- Réduction de la cryosphère ⇒ hausse de la température, risque de libération de CO2 retenus dans le sol
- Accélération de la fonte des glaciers ⇒ précocité des écoulements, augmentation des débits en hiver
- Évolution des débits et du ruissellement ⇒ réduction des eaux renouvelables de surface, modification des écosystèmes
- Infiltration d’eau salée dans les eaux souterraines
- Variabilité des précipitations dont augmentation des épisodes extrêmes ⇒ impact sur érosion des sols et sur l’évapotranspiration
- Baisse des étiages, hausse des températures ⇒ baisse de la qualité de l’eau
- Réduction des ressources en eau disponibles ⇒ conflits d’usage, augmentation de la vulnérabilité des populations
Les impacts touchent donc tout le cycle de l’eau mais sont locaux et différenciés. « Le dérèglement climatique risque donc de réduire les ressources en eau renouvelable de la planète [de surface et souterraine], ceci exacerbant les conflits entre usages, principalement dans les zones intertropicales sèches, tandis que dans les hautes latitudes, les ressources en eau sont prévues pour augmenter.
« Absorption de CO2 par les océans »
Ce sont environ 800 kilos de CO2 qui sont dissous dans les mers et océans de la planète chaque seconde, marquant ainsi le rôle primordial des océans dans la capture du CO2. Sans ce puits de carbone maritime, l’effet de serre serait bien plus massif sur terre.
À cause d’une trop grande absorption de CO2 et de gaz à effet de serre (GES) par les océans du fait des activités humaines (anthropiques), l’eau des océans voient leur pH chuter (acidification) et leur taux en oxygène O2 baisser (désoxygénation). Ainsi les deux principales causes de la désoxygénation des eaux côtières et de haute mer sont l’eutrophisation et le réchauffement climatique.
C’est le fonctionnement de notre atmosphère qui est menacée puisque la moitié environ de l’oxygène de notre planète provient des océans. Ainsi la désoxygénation des océans provoquée par le réchauffement climatique et la surcharge en nutriments (eutrophisation) ont pour conséquence de créer des « zones mortes » au sein desquelles une grande partie de la biodiversité disparaît.
Il est important de considérer l’eau de pluie comme une ressource à part entière, de profiter de manière efficiente de ses précipitations pour minimiser nos consommations.
Source photo : Kimberly M. Aquilina